Le bourg de St Fraigne


Des vestiges de l’Antiquité ont été trouvés sur la commune :

Statuette de Diane, ustensiles de cuisine, fibule mérovingienne, tegulae, sarcophages17. Il a existé une motte castrale au lieu-dit Château Adam18. Un prieuré, le prieuré Notre-Dame de Saint-Fraigne a été donné par le comte Roger de Limoges à l’abbaye de Charroux en 869. À 1 500 m environ du bourg, on trouve le château de Biarge.

C’est pendant près de 3 siècles le siège d’une petite seigneurie possédée par une branche cadette de la famille Béchet, une des plus anciennes du Poitou, aujourd’hui éteinte. Une statuette de Diane en calcaire a été trouvé au lieu dit Richard. Il y avait une exploitation de tourbières, fondamentale au début du XX ème siécle.

La commune de Saint-Fraigne qui porte le nom d’un saint ermite venu se retirer dans cette contrée, est implantée sur des terres marécageuses baignées par deux affluents du fleuve Charente : l’Osme (ou Aume) et la Couture.
Dans cette région rurale du Nord de la Charente, la vie des habitants est placée sous le signe de l’interdépendance : un commerce, une activité qui disparait et ce sont des familles qui déménagent.

Pour ne pas capituler devant cette désertification progressive, le Conseil Municipal a eu la volonté de réagir et d’initier une dynamique touristique et économique.
À 35 minutes d’Angoulême, Saint-Fraigne est un village atypique qui recèle un patrimoine important : on y note la présence de fresques réalisées par un célèbre maître-verrier vendéen, Louis Mazetier (1888-1952, décédé à Saint-Fraigne) dans l’église paroissiale.

Sa zone humide, elle, présente un intérêt écologique de toute première en France. C’est pourquoi le Conseil municipal a souhaité valoriser ses éléments patrimoniaux et les faire partager au plus grand nombre.

Ainsi, en 2000, le Conseil Municipal, ouvrit au public, le site de l‘Isle Nature. Trait d’union entre le village et la zone humide, la création des jardins à thème est le point de départ d’un cheminement de découverte du patrimoine de la vallée. Des architectes-paysagistes, des plasticiens, des comédiens animent le site et inscrivent le village de Saint-Fraigne dans une dynamique de développement culturel durable.
Outre cette initiative de revitalisation complète du village, ce projet s’accompagne d’une recherche de diversification des productions locales avec notamment la re-introduction de la culture de chanvre sur le canton.

La combinaison entre tourisme, culture et valorisation des activités agricoles, illustre ici de nouvelles perspectives pour nos territoires ruraux.

Saint-Fraigne, du Néolithiqueà la période gallo-romaine


La « cité lacustre » de l’Osme : qui, ayant fréquenté l’école primaire voici quelques décennies, n’a souvenir de ces belles images des côtés lacustres (ou palafittes) du Néolithique admiré dans ses livres d’histoire ?
Dès les premières découvertes helvétiques, au milieu du XIXe siècle, on se mit à vouloir en découvrir un peu partout dans les milieux palustres, ou dans les tourbes, qui se forment, comme l’on sait, dans des lieux autrefois ennoyés et demeures humides.
Les tourbières de Saint-Fraigne, dans lesquelles on trouvait couramment et où l’on recueille encore des bois d’aspect très ancien et bien conservé, se prêtaient admirablement à une telle quête. C’est d’abord celle de l’Osme qu’on pensa, à partir d’observation d’ailleurs assez sommaire, en identifiant une, sur laquelle le préhistorien charentais Alexis Favraud attira l’attention à plusieurs reprises.
Depuis le XIXᵉ siècle et le début du XXᵉ siècle, l’image que nous avons des palafittes a bien évolué. Nous savons aussi désormais qu’elles ne se trouvent que dans les lacs de l’arc alpin. Pour les « cités lacustres » des marais de Saint-Fraigne, comme bien d’autres lieux, un examen objectif des faits montre sans équivoque que les découvertes, bien authentiques et effectivement néolithiques, ont été surinterprétées. Aussi sont-elles à ranger parmi les mythes archéologiques et l’hypothèse de leur existence dans l’historiographie de la recherche préhistorique en Charente.
Un champ fortifié, qui livra de l’outillage et des pointes de flèches en silex, est mentionné au Châtelliers par Alexis Favraud. Si une occupation néolithique ne fait pas de doute, la date de construction des défenses du site reste inconnue.
À propos de la période néolithique, il faut dire un mot des pirogues monoxyles (c’est-à-dire creusés dans un unique tronc d’arbres) extraites des tourbières de Chantemerle vers 1965 et de Gouge 5 ans plus tard environ. La première fut malheureusement brulée, mais la seconde a été conservée et transportée au collège d’Aigre. On pouvait penser à une date élevée pour les primitives embarcations. Pourquoi pas le Néolithiques, ou l’âge de Bronze ? La datation par le carbone 14 de celle de Gouge devait montrer qu’il n’en est rien, du moins pour celle-ci, mais que, bien au contraire, il s’agit d’une embarcation d’époque moderne. Beaucoup s’en sont étonné. Il n’y a pas lieu, si l’on connait en effet en France des pirogues monoxyles remontant jusqu’au Mésolithique, il n’en manque pas d’époque historique, en particulier du Moyen Âge. Et, au XIXᵉ siècles, il en voguait encore sur le Danube.

Présence de l’âge de Bronze


Quelques vestiges isolés indiquent une fréquentation du territoire de Saint-Fraigne pendant l’âge du Bronze : un tesson décoré venant d’une jarre de stockage du Bronze ancien, vers 1800-1600 avant J.C de la tourbière de l’Osme.
À propos de l’âge du Bronze, on se saurait passé sous silence le curieux dépôt de haches de La Font Brisson aux Gours, parfois mentionnée par erreur sur la commune de Saint-Fraigne, dont l’« inventeur » « informa » le préhistorien Gustave Chauvet, lequel préféra sagement n’en tenir aucun compte dans ses travaux. Et pour cause : une grossière forgerie, réunissant objets authentiques, mais de dates incompatibles de Bronze moyen et de l’âge du Fer, et faux purs et simples. Des âges du Fer, il n’est pas connu de vestiges à cette date.

Période gallo-romaine


Quelques découvertes sporadiques ont été signalées au XIX -ème siècles. En 1881, J.Maurin informa la Société archéologique et historique de la Charente de la trouvaille, dans un lieu non précisé « aux environs de Saint-Fraigne », d’une statue présumée gallo-romaine, qu’il ne décrit pas, « dans un trou rempli de pierres, où se trouvaient, l’a-t-on assuré, quelque esquilles d’os mêlées de charbon ». S’agissait-il d’une sépulture à incinération ? Aucun contrôle n’est plus possible. Une belle statuette de Diane en calcaire, trouvée au Lieu-dit Richard, acquise par l’érudit Philippe Delamin, fut remise par ses héritiers au musée de la Société archéologique et historique de la Charente.
À un kilomètre environ de l’emplacement de la découverte de cette statuette, furent dégagés plusieurs bassins en béton. La description de cuvettes de vraisemblances qu’ils appartenaient à une exploitation vinicole gallo-romaine.

Saint-Fraigne dans le Pays d'Aigre


Le Pays d’Aigre, histoire de 18 communes entre vallons, plaines, forêts et marais, a été créé le 23 décembre 1993. Cette ancienne communauté de communes, dont le siège était à Aigre, rassemblait les communes de Barbezières, Bessé, Charmé, Ebréon, Fouqueure, Les Gours, Ligné, Lupsault, Oradour, Ranville-Breuillaud, Saint-Fraigne, Tusson, Verdille, Villejésus ainsi que Ambérac (du canton de Saint-Amant-de-Boixe) et Marcillac-Lanville et Mons (du canton du Roullacais).
Depuis bien des années (1633), le marché du jeudi attire les habitants de ces villages voisins. En effet, c’était à l’époque, un lieu de transaction important pour les grains et l’alcool. De plus, cette commune était attrayante puisqu’elle proposait des services de la vie quotidienne tels que la banque, le médecin, la pharmacie ou les commerces.
En 2008, Franck Bonnet est élu président jusqu’en 2014. En 2014, la communauté de commune comptait 4 536 habitants.
Cette communauté de commune disparaîtra au 1er janvier 2017 suite à la fusion avec la communauté de commune de la Boixe (14 communes) et du Pays Manslois (27 communes) pour former la nouvelle communauté de communes à laquelle Saint-Fraigne appartient aujourd’hui : Cœur de Charente.